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The Hulk

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 2.97/5

vos avis

33 critiques: 2.55/5



drélium 4.25 Monstrueux !
==^..^== 4 Une nouvelle histoire qui ne manque vraiment pas d'intérêt.
MLF 3.5
Ordell Robbie 3 Bien tenté, dommage...
Marc G. 3 Etonnant. Par moment bancal, par moment fulgurant
VincentP 2.75
Ghost Dog 2.25 En Dim je me sens bien…
Sonatine 1 Un film vain et ennuyeux.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Monstrueux !

Ang Lee, véritable métronome perfectionniste, prouve encore une fois qu'aucun sujet ne lui fait peur et qu'il sait bien au contraire ce qu'il veut jusque dans les moindres recoins. Malgré tous les défauts qu'on peut aisément accordé aux critiques qui descendent le film sans vergogne, la puissance ennivrante de Hulk est là et les relations entre les personnages forgent une force toute particulière qui fait rapidement oublier les grosses ficelles de blockbuster pas toujours discrètes. Dès le générique, la musique et le montage sentent le soin extrême apporté à la réalisation. Le casting si décrié a pourtant tout d'une galerie en béton armé :

Eric Bana discret, voir absent pour certains, apporte une subtile touche de banalité qui scie parfaitement à son personnage tiraillé et se révèle très juste voir grandiose lorsque le poids du pouvoir qui lui est conféré s'abbat sur lui.

Jennifer Connelly toute en sensiblité, que dire de plus si ce n'est son nom, une grande actrice encore une fois parfaite.

Nick Nolte taxé de caricature reste à mes yeux impérial et dégage comme toujours une force et une folie impressionnante, cartoonesque certe mais bourré d'énergie.

Sam Elliot égal à lui même dans un rôle qui lui colle à la peau trouve aussi le ton juste pour interpréter son personnage de père autoritaire mais protecteur.

Un drame psychologique troublant où on retrouve enfin l'ambiance, la profondeur des comics originaux et le sentiment de cohabitation sur le fil entre l'homme et son penchant bestial, sa quête d'atteindre les dieux, sa soif de pouvoir. David Banner, discret et humble, subit autant physiquement que mentalement la folie de son père. Son trauma refoulé le rend particulièrement vulnérable à ce pouvoir gigantesque qui lui tombe littéralement dessus. Il resiste à la bestialité envahissante malgré son plaisir grandissant à libérer le monstre, invulnérable lui. Homme brillant et chétif ou bête primaire au potentiel physique infini, voilà l'enjeu de Hulk et tout ce qui fait le sel de la longue attente avant son arrivée.

Quelques longueurs encore une fois conspuées sont pourtant presque nécessaires pour nous plonger plus encore dans l'ambiance étrange et tout à fait particulière du Comics où l'amour n'a pas besoin d'explication, il est le moteur du reste d'humanisme de la bête.

L'action CGI y est somptueuse et nerveuse et la puissance du monstre éclate (merci à Ang Lee pour avoir fait lui-même la motion capture) dans toute sa splendeur. La scène avec les chiens mutants, par exemple, taxé de ridicule et cartoonesque est simplement délicieuse à mon sens. Ang Lee n'hésite pas à assaisonner son film avec des débordements incontrôlables, et parvient même à ajouter des petites touches d'humour en dessous de la ceinture bienvenues et jamais déplacées malgré le sérieux ambiant. Quant à la poursuite dans le désert : du grand art.

La mise en scène un peu trop propre, calculé et inégale reste constamment fulgurantes d'idées novatrices et reflète aussi le côté scientifique de l'histoire. Les raccords typés comics et autres split screens plutôt brouillons et mal utilisés au premiers abords gardent tout de même assez d'originalité pour ajouter à l'ambiance comics même si ils sont parfois relativement inutiles.

Le final lui aussi injustement décrié m'apparaît comme une apothéose mystique et surréaliste très surprenante qu'il fallait oser et Ang Lee l'a fait. Cette scène onirique cimente d'une manière autre encore les nombreux thèmes déjà abordés.

Malgré ses défauts, de longueurs avant tout, et sous son allure de blockbuster sans âme, Hulk est une oeuvre sincère, sensible, profonde et puissante qui mise sur le réalisme à la manière d'X Men et renouvelle le mythe et le traitement cinématographique des super héros avec brio et originalité. Pour ma part la meilleure adaptation Marvel et pour un moment. Spiderman 1 n'est qu'une glace à la vanille pour ado boutonneux à côté de ce Hulk, véritable Tiramisu avec coulis de rhum pour aficionado averti.

19 janvier 2004
par drélium




Une nouvelle histoire qui ne manque vraiment pas d'intérêt.

En tant que membre incontesté du public qui a regardé avec ferveur les épisodes de la vieille série télévisée, je ne pouvais même pas envisager de manquer cette nouvelle sortie ciné. Bien qu'annoncé, ce film n'a pourtant pas fait le même tabac médiatique que Reloaded, X-Men 2 ou même Dardevil. J'ai donc d'abord eu quelques appréhensions avant d'aller le voir, mais en définitive, il aurait bien mérité un peu plus de pub. Au moins, je n'ai pas eu de problème pour obtenir deux places le Samedi suivant sa sortie.

Ma première surprise en voyant le film, a été de découvrir la différence de cette adaptation par rapport à celle de la série TV. Ici, c'est Bruce, le fils du Dr David Baner, qui se transforme en Hulk et pas son père. Une modification de taille, mais cela ne nuit pas pour autant à l'unité de l'histoire et à son intérêt général.

Seconde évolution, le personnage de Hulk n'est plus joué par un deuxième acteur, mais issu d'effets spéciaux. Et là aussi, je suis sorti rassuré de la salle de projection. D'abord dubitatif sur la qualité de la réalisation, j'ai rapidement été séduit. Cette nouvelle version offre même des avantages supplémentaires. A savoir que les deux personnages ont la même tête et que Hulk peut vraiment réaliser des choses hors du commun, telles que de bondir sur plusieurs kilomètres ou de soulever des chars d'assaut. On retombe ainsi vraiment plus dans l'univers du comics.

Vraiment un très bonne surprise, si on ne s'offusque pas trop des écarts du scénario par rapport à la série originelle.



08 juillet 2003
par ==^..^==




Bien tenté, dommage...

Très attaqué à sa sortie par les memes critiques qui le réhabilitèrent lors de sa sortie DVD, Hulk est-il un grand blockbuster mésestimé ou un vrai ratage? Aucun des deux. Pour rester dans les retournements de veste d'une certaine critique (les memes made in Boboland que précédemment), je dirais qu'il est à la saga Spiderman et à Blade 2 ce qu'Avary est à Tarantino. Il est désormais de bon ton d'encenser le premier pour déprécier le second en arguant du fait que le premier est un commentateur acerbe des errements d'une certaine génération eighties là où le second n'est que celui de sa cinéphilie et de l'influence de la pop culture sur la vie des gens. Oubliant que la densité romanesque ne saurait etre le seul critère pour décider que tel cinéaste ou tel oeuvre "pèse" bien plus cinématographiquement que tel autre. Et que là où le premier n'a pas les moyens formels de ses ambitions thématiques le second sait sublimer à coup de maestria narrative et formelle un matériau moins "noble" et est par là meme cinématographiquement plus important. Les deux Spiderman, c'est des enjeux de teenage movie, de l'amour impossible et de la frustration adolescente dans ce qu'elle a de plus commun transcendés par une construction scénaristique réussie, une mise en scène aussi somptueuse de maitrise classique dans les moments intimistes que soufflante de sens de l'espace dans les scènes d'action et un tandem Maguire/Dunst extraordinaire de nuance. Blade 2, c'est du scénario tenant sur un ticket de métro sublimé par une virtuosité formelle de tous les instants, l'oeuvre d'un cinéaste cinéphile cosmopolite néanmoins totalement américaine en ce qu'elle est dépositaire de l'héritage du cinéma d'action US eighties couillu.

Hulk place bien plus haut la barre de l'ambition thématique: le scénario lorgne vers trois grandes pistes, la piste psychanalytique concernant les traumas pesants de Banner, la piste mytholgique avec un Hulk évoquant par certaines poses qu'il prend lors des scènes d'action les Dieux grecs, la piste antimilitariste (la référence limpide au "dommage collatéral", la musique arabisante à l'arrivée des hélicos, le déploiement militaire contre une "arme" potentiellement destructrice... tout ceci n'est pas innocent meme si ça grossit le trait) sans pour autant que les militaires soient caricaturés. Trois directions que le film n'arrive jamais vraiment à faire cohabiter, à fusionner en un seul film. Surtout les "parties" sont d'inégale réussite: la dimension psychanalytique est lourdement soulignée par le scénario, reproduisant ainsi le gros travers démonstratif du Secret de derrière la porte; les scènes d'action sont soit ratées lorsqu'elles prennent le parti pris de l'illisibilité pour créer la perte de repères sans que ce soit justifié par le scénario soit soporifiques de lenteur; malgré son manque de subtilité, la partie antimitariste est elle bien plus plaisante. Paradoxalement, le film est souvent bien plus captivant hors les scènes d'action grace à une mise en scène qui dynamise ces passages-là à coup de split screens et de superpositions d'écrans qui donnent au film une belle coloration comic book; les gros coups de zooms (du gros zoom seventies dans ce qu'il peut avoir de jouissif) et les passages d'un plan à l'autre sont souvent inattendus. Ce dernier point a pu saouler pas mal de cinéphiles mais de mon coté je trouve ce type d'expérimentation qui a atteint sa cible me concernant courageuse de la part d'un cinéaste qui aurait pu continuer formellement dans la voie de son wu xia pian/King Hu Canada Dry (ce qui n'a rien à voir avec une vraie réappropriation du genre par un grand auteur comme l'est Ashes of Time) et au final bien plus intéréssante cinématographiquement. Qui plus est, la dimension visuelle du film n'est pas dénuée d'un regard de cinéaste et se déploie en évitant la recherche gratuite du coup d'éclat, la pose et la roublardise. Tout cela aurait pu donner un très bon film de superhéros sans de grosses scories rayon direction d'acteurs: si Jennifer Connelly est excellente de retenue, Eric Bana s'en tire bien dans les passages retenus mais rate complètement les passages plus expressifs; les seconds roles oscillent entre potable et très mauvais; enfin, Nick Nolte offre une prestation au jeu sursursurligné qui ferait presque réévaluer la caricature de jeu Actor's Studio du Sean Penn de Mystic River. Qui plus est, l'épilogue est assez raté et la seconde moitié de film globalement moins captivante.

D'où au final un film bien plus intéréssant qu'X Men mais bien moins abouti cinématographiquement que les tentatives de Raimi et Del Toro. Et dont la semi-réussite formelle incite à une certaine indulgence pour un résultat pas à la hauteur d'un beau projet sur le papier. Hulk serait-il le Demonlover du film de superhéros?



17 juillet 2004
par Ordell Robbie




En Dim je me sens bien…

Côté mise en scène et montage, Ang Lee a fait le pari du « fun » pour cette adaptation sur grand écran d’un célèbre Comic déjà exploité dans une série TV : transitions de plans amusantes et rapides, toujours bien pensées, split-screen fourmillant d’inventivité, il y a vraiment de quoi se régaler au niveau visuel d’autant plus que les effets spéciaux sont de bonne facture. En effet, en rapprochant le visage numérique du monstre vert avec le visage humain de Bruce Banner (Eric Bana), Lee parvient à donner une consistance convaincante à son super héros, et l’éloigne de l’impression « Shrek » que l’on pouvait ressentir en voyant Hulk dans la bande annonce ; d’autre part, les scènes d’action – notamment dans le désert – sont impressionnantes et procurent un plaisir oculaire certain.

D’où vient alors cette sensation de semi-déception à la sortie de la séance ? Malgré que l’on ait globalement passé un bon moment, on n’arrive pas à s’emballer pour ce film à qui il manque finalement le plus important : une bonne dose de sympathie. Si on le compare à une récente adaptation à succès de BD américaine, Spiderman, la différence est flagrante : il s’agit de l’enjeu ! L’enjeu de la découverte de son superpouvoir, puis de son utilisation et de sa place dans la société constituaient des éléments réjouissants dans Spiderman, et on enviait le héros de son opportunité de sauver les gens en se balançant d’immeuble en immeuble. Dans Hulk, Banner découvre son étrange pouvoir (celui de se transformer en homme surpuissant suite à la colère, pas celui d’élargir 10 fois son caleçon sans le déchirer…) bien tard, au bout de 45 minutes, et ne s’en sert que pour détruire tout ce qui l’entoure : cela a beau être fun, ça n’en est pas moins limité, d’autant que l’intrigue peine à trouver un sens, une orientation. En cela, la pirouette humanitaire de l’épilogue s’avère en total décalage avec le reste de l’histoire et jette un froid dont on se serait bien passé.

En hésitant entre sitcom universitaire, romance impossible, complot politico-militaire et action pure, Ang Lee signe un film bancal et pas très cohérent. Le montage BD suggérait une légèreté de ton que le propos confus et assommant de l’ensemble vient contredire. Quant au couple central, il n’émeut jamais vraiment ; entre une qui n’arrête pas de chialer et un autre qui se fâche tout le temps, on a tôt fait de consacrer son esprit à l’aspect uniquement spectaculaire de l’œuvre…



02 août 2003
par Ghost Dog


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